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  7. Bourg Saint Maurice une vallée fortifiée
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Souvent considérées comme un rempart naturel, les Alpes ne sont cependant pas infranchissables. Par la présence des cols du Petit-Saint-Bernard, du Bonhomme et de l’Iseran, la vallée de Haute-Tarentaise regroupe d’importants lieux de passage depuis la Préhistoire. Dès l’Antiquité, le col du Petit Saint-Bernard constitue un trait d’union entre les populations alpines locales. Lors de la conquête romaine, l’Empereur Auguste termine l’aménagement de la voie romaine. Troupes, souverains, pèlerins, marchands, banquiers ou colporteurs se croisent sur les routes tarines. À la fin du Moyen-âge, le Comté de Savoie contrôle cinq cols cruciaux, dont le Petit et le Grand Saint-Bernard.

« Je suis Paul, géographe, j’aime regarder cette vallée, son évolution et son développement. Lieu de passage à l’époque romaine, elle évolue au Moyen-Âge avec l’apparition des seigneuries et des frontières. Elle devient un lieu de tensions et de rivalités. Je peux encore observer, çà et là les vestiges des différentes fortifications. J’aime à penser que grâce à la construction européenne, elle retrouve aujourd’hui cette vocation de liens et de passage. »

DE LA TOUR… AU FORTIN

Vers l’an mille, la naissance de la Maison de Savoie coïncide avec la période féodale et la multiplication des châteaux forts. En Haute Tarentaise, les fortifications assurent le contrôle des routes et des cols. À Bourg Saint Maurice, on peut encore voir la tour du Châtelard (XIIe siècle), elle occupe une place stratégique sur un rocher au pied de la vallée des Chapieux et face au Col du Petit Saint-Bernard. Édifiée entre le XIIe et le XIIIe siècle, la tour de Rochefort est l’unique vestige d’une demeure féodale autrefois entourée de fossés et de tours. Au XVIIe siècle, Louis XIII et le cardinal de Richelieu font ériger un fortin en terre pour préserver la vallée des menaces piémontaises. Il a aujourd’hui disparu.

1860, UNE NOUVELLE FRONTIÈRE

Après le rattachement de la Savoie à la France en 1860 et la guerre de 1870, l’Italie unifiée représente une nouvelle menace. La France crée en 1888 les troupes alpines ainsi qu’un système de protection allant du Jura jusqu’à Nice : la ligne Séré de Rivières.

LES OUVRAGES MAGINOT : LA MONTÉE VERS LA GUERRE

Au début du XXe siècle, l’emploi du béton armé donne naissance à de nouveaux types de forts et permet la consolidation d’ouvrages anciens.

À la fin des années 1920, la création de la ligne Maginot des Alpes entraine plusieurs constructions :

L’ouvrage de Seloge au pied du col de la Seigne et les lignes de petits blockhaus autour des cols du Petit Saint-Bernard et du Mont.

La Cave à Canon au pied de la forêt de Malgovert, l’ouvrage du Châtelard au pied de la tour médiévale, le barrage rapide antichar du Versoyen. Il a aujourd’hui disparu.

À peine achevés, ils servent lors des batailles de la Seconde Guerre mondiale. À la fin du conflit, certains forts sont vendus par l’armée.

LA TOUR DU CHATELARD

Cette tour carrée (7,60 m de côté) et son enceinte (1,80 m) sont les vestiges d’un ancien système défensif datant du XIIe siècle, dont les fondations remontent probablement à l’époque romaine. Construite sur un promontoire escarpé au carrefour de plusieurs vallées : le Beaufortain, l’Italie, le Col du Petit Saint Bernard et l’Isère, elle protégeait toutes les voies de communication. Comme toutes les défenses médiévales, l’entrée se faisait par une porte située au premier étage, accessible par une échelle, permettant un repli facile en cas de danger. Les meurtrières sont encore clairement visibles sur les murs.

LA TOUR DE ROCHEFORT

Construite entre le XIIe et le XIIIe siècle sur un promontoire proche de la voie romaine, cette tour est le seul vestige d'une demeure féodale occupée par une succession de familles. Autrefois entourée de fossés et de tours, la demeure fut détruite et ensevelie sous des glissements de terrain lorsqu’elle était occupée par la Seigneurie de Rochefort-Villaraymon.

LE SAVIEZ-VOUS : LA TABLE DE PEUTINGER

À l’époque gallo-romaine, Bourg Saint Maurice se nommait Bergintrum. C’était déjà une bourgade importante dans l’Empire romain, comme en témoigne sa présence sur la Table de Peutinger. Cette dernière représente l’ensemble du réseau routier de l’Empire romain : le cursus publicus. Reproduite à la fin du XIIe siècle sur un grand parchemin, elle s’apparente aux diagrammes affichés dans les rames de métro des villes européennes. Elle sert encore aujourd’hui de guide aux archéologues qui étudient les vestiges des routes et des sites romains.